Bonjour à toutes et à tous,
Aujourd’hui, je
vous propose un court extrait de mon roman d’aventures science-fiction
« APPARENCES »
Disponible chez
« Mon Petit Editeur »
https://www.monpetitediteur.com/apparences.html/
[...] Tremblant
de tout son corps, il poussa doucement la porte en bois pour se trouver dans
une grande pièce enfumée éclairée aux lampes à pétrole. Dans ce clair-obscur se
dressait un immense comptoir en bois sombre où des mines patibulaires s’y
tenaient accoudées. Les tables ne désemplissaient pas de gens aux allures de
mendiants mangeant goulûment et buvant sans soif. Les conversations bruyantes
se prolongeaient sans discontinuer avec des femmes vulgaires et pas farouches
montrant une poitrine aussi généreuse qu’elles. Ces gourgandines allaient de
table en table en buvant avec satiété avec des hommes plus que mûrs.
Assis dans un
coin, Alexander aperçut un petit homme sans âge complètement édenté riant
éperdument d’un son rauque, dégageant une forte odeur de tabac lui piquant les
narines. Le nom de l’enseigne ne ressemblait en aucun cas avec l’atmosphère ambiante.
Alexander comprit ce qu’était une gargote au XIXe siècle. Tétanisé, se sentant
mal à l’aise dans cette ambiance de bouge mal famé, il prit sur lui pour rester
dans ce lieu immonde.
Le tenancier, un
homme très gros chevelu et barbu aux manches retroussées le regarda arriver
sans lui porter d’intérêt. Posés sur le bar, des pichets de vin, plutôt de
vinasse exhalant une odeur âcre prenant à la gorge, le dégouttèrent tellement
qu’il commanda de la bière. L’homme la lui servit dans une chope en verre à la
transparence douteuse. Faisant mine de rien, il demanda timidement au patron
debout derrière son comptoir, s’il avait vu un certain « Philibert ».
Le dévisageant d’un air ahuri, il lui répondit par bribes qu’il ne le
connaissait pas et qu’il n’aimait pas les questions des étrangers.
Bien
qu’Alexander fût rembarré, son intuition le força à rester. Il se sentit
espionné de toutes parts par son allure opposée des clients de cet infâme
endroit. Inquiet, il examina tous les recoins de la pièce et but une longue
gorgée de bière en évitant de regarder le verre.
Dans la pénombre
entre deux hauts piliers en bois, des yeux n’arrêtaient pas de fixer. [...]
L’individu lui
fit signe de le suivre à l’extérieur, bien qu’appréhendant un traquenard,
Alexander sentit son envie de lui parler, il le suivit sans trop de méfiance.
L’inconnu se réfugia sous un porche assez sombre. Arrivé à sa portée, Alexander
se fit brusquement plaquer contre le mur, une lame sous sa gorge. Pris au
piège, il regretta d’avoir fait confiance à son intuition. Aussitôt, l’homme
vociféra agressivement dans un langage cru.
— Qui es-tu
maraud ?
— Je ne
suis pas un voleur et je n’ai pas d’argent ! lui répondit-il tremblant.
— Alors,
pourquoi poses-tu des questions ?
— Non !...
Il y a erreur, je cherche quelqu’un. Philibert Morton, le reporter...
Alexander
étouffait sous l’emprise des bras costauds de l’inconnu. La lame commença à le
piquer à la gorge, laissant couler une goutte de sang.
— Que lui
veux-tu ? [...]
— Je me
nomme Alexander Junco. J’aimerais vous parler de votre miroir et de votre
carnet de notes, je les ai récupérés chez moi.
— Comment
ça chez toi ? Tu me les as volé, fripouille.
Continuant à le
rudoyer, il lui asséna un coup de poing au ventre. Alexander se plia en deux
avec un cri étouffé. L’individu le prit par le col et le serra fortement,
surpris, il ne put réagir, suffoquant il marmonna en le suppliant d’arrêter.
— Lâchez-moi
et discutons, c’est une longue histoire qui vous intéressera, j’en suis
persuadé, ayez confiance en moi. Je sais que vous êtes celui que je recherche.
— Tu n’es
qu’un aigrefin avec des boniments pour me duper, je vais t’asséner des coups
avec ma badine et tu vas le regretter amèrement.
— Je n’ai
pas compris.
— Tu as
très bien compris arsouille ! Sache que j’ai aussi une lame bien aiguisée
et je sais m’en servir promptement. Suis-moi, mais ne t’amuse pas à
m’emberlificoter. [...]